
L'adaptation par transgénèse :
Sollicitée dans peu de films de science-fiction, voir aucun, l'adaptation par transgénèse est un moyen assez efficace.
Imaginons qu'une exoplanète se révèle hostile à l'homme en raison de conditions de vie trop extrêmes, par exemple parce qu'il y fait beaucoup plus chaud que sur Terre. Au lieu de modifier son environnement grâce à la terraformation pour adapter le milieu à l'organisme humain, on pourrait tous simplement modifier l'organisme humain grâce à la transgénèse pour l'adapter au milieu en question. A ce jour, c'est l'un des procédés les plus connus et les mieux maîtrisés dans le domaine de la manipulation génétique.
Mais comment pourrait-elle permettre à un homme de supporter des conditions hostiles ? Quelles en sont les limites ?
Tout d'abord, la transgénèse consiste à prélever, chez un être vivant, un gène codant pour un caractère bien particulier, le "transgène". Le transgène sera ensuite introduit dans la cellule oeuf autrement appelée cellule transgénique d'un autre être vivant qui développera peut-être par la suite le caractère en question.
La transgénèse nécessite plusieurs étapes indispensables pour être réussie.
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On recherche un caractère qui semble intéressant chez un organisme vivant.
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On repère la protéine qui est responsable de ce caractère.
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On identifie le futur transgène (ou gène d’intérêt) qui code pour cette protéine.
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On isole puis on extrait le transgène et/ou on en reproduit la séquence de nucléotides à l’aide de la PCR (= Polymerase Chain Reaction), si c'est nécessaire.
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On modifie le transgène pour orienter et limiter son expression à une partie de l’organisme ou à un stade de son développement.
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On introduit le transgène dans le noyau cellulaire de la/des cellule(s) receveuse(s)
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On contrôle ensuite l’efficacité de l’expression du transgène. On vérifie que les différentes étapes de la synthèse d'une protéine se passe bien (transcription de l'ADN, maturation de l'ARNpré-messager, traduction de l'ARNmessager).
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On sélectionne les cellules exprimant le gène ajouté.
Grâce à ce procédé, on pourrait donc créer chez l'homme de nouveaux caractères qui le rendraient sensiblement résistant à certaines conditions : chaleur extrême, haute pression, ...
D'après une théorie avancée par certains scientifiques, on pourrait identifier et prélever, chez des organismes extrêmophiles vivant sur Terre, leurs gènes codant pour les caractères qui leur permettent de résister à des conditions extrêmes. Ces gènes pourraient ensuite être introduits dans une cellule oeuf humaine qui, 9 mois plus tard, donnerait un "humain transgénique" possédant des caractères qui le rendraient résistant aux conditions hostiles.
Voilà quelques exemples d'organismes extrêmophiles qui pourraient bien nous aider :

Les organismes radiorésistants, tels que le deinoccocus radidurans. Grâce à leurs gènes leur permettant de résister à de très grandes doses d'UV, l'homme pourrait résister à des doses de radiations bien supérieures à la normal, grâce à un méchanisme capable de rassembler les fragments d'ADN. Dans le cas d'une planète sans protection telle que notre couche d'ozone et donc exposée aux radiations, cela pourrait nous être très utile !

Les organismes psychrotolérants, tels que le methanococcoides burtonii, sont capables de survire à des températures de l'ordre de -20°C. Leurs gènes pourraient donc permettre à un homme de supporter le froid grâce à certaines protéines antigel.
Dans le cas d'une planète dont les températures de surface sont très faibles, ce serait efficace !

Les organismes thermophiles ou hyperthermophiles, tels que le staphylothermus marinus, sont capables de survivre à des températures avoisinant les 98°C. Leurs gènes pourraient permettre à un homme de supporter de fortes températures grâce au compactage de ses protéines.
Dans le cas d'une planète dont les températures de surface pourraient être très élevées, une résistance de telle sorte est plus que nécessaire !
Malheureusement, ce n'est pas aussi facile que cela en à l'air ! Il existe des limites à notre technolgie du moment.
Déjà, un humain est constitué d'un nombre incalculable de cellules divisées en plusieurs catégories, chacune ayant sa propre fonction. Modifier le génôme humain par la transgénèse est donc bien plus complexe qu'il n'y paraît. En effet, prenons l'exemple du transgène codant pour des protéines compactées, pour obtenir ce caractère, il faudrait modifier tous les gènes codant des protéines afin que toutes les protéines soient compactées. Une telle réalisation est de nos jours très compliquée mais cela ne semble pas être un problème pour l'avenir au vue de l'évolution très rapide de la médecine.
De plus, le résultat d'une transgénèse sur un organisme, aussi complexe que celui d'un humain, peut donner des résultats assez aléatoires, ce qui n'est pas le but. Hormis le caractère recherché, d'autres modifications pourraient se produire, en bien ou en mal. On ne peut pas également prévoir si l'organisme résultant de ces expériences conservera des caractéristiques humaines.
Enfin pour finir, les manipulations génétiques, donc la transgénèse, sur un organisme humain sont pour le moment strictement interdites par la loi car elles posent un problème d'éthique.